Basé sur le principe de la garde d’enfants et d’un soutien aux tâches ménagères, le séjour Au Pair permet de vivre une expérience sécurisée à l’étranger tout en partageant le quotidien d’une famille locale.
Accessible et enrichissant, il séduit par la diversité des avantages qu’il offre : immersion complète, pratique intensive d’une langue étrangère et gain d’autonomie. Il s’accompagne néanmoins d’un véritable engagement, avec des responsabilités à assumer au sein du foyer d’accueil.
Que l’on parte après le bac, pendant ses études supérieures ou avant d’intégrer le monde du travail, une bonne préparation est essentielle pour tirer pleinement parti de cette aventure.
Quelles sont les conditions pour partir en tant qu’Au Pair ? Comment bien choisir son pays d’accueil ? Quelles démarches anticiper ? Avant de se lancer, mieux vaut bien préparer son projet. Pour vous aider, nous répondons précisément à ces trois questions essentielles.
Question N.° 1 : Qui peut devenir Au Pair ?
Le séjour Au Pair s’adresse aux jeunes adultes en quête d’immersion culturelle, d’un perfectionnement linguistique ou d’une parenthèse avant un nouveau projet. Accessible à différents profils, il nécessite néanmoins de répondre à certaines exigences et de disposer de qualités incontournables.
Les conditions requises pour partir Au Pair
Les critères d’éligibilité varient selon les destinations. Certaines conditions sont communes à de nombreux pays, tandis que d’autres sont spécifiques aux réglementations locales.
Limite d’âge
L’âge requis pour partir Au Pair est généralement compris entre 18 et 30 ans, selon les destinations. Cette tranche d’âge reflète les attentes relatives à ce type de séjour. Elle garantit que les participants sont suffisamment matures pour s’occuper d’enfants, tout en restant ouverts à l’apprentissage et aux échanges culturels.
Toutefois, des restrictions plus précises sont parfois appliquées. En Espagne, la limite est plus large, allant de 17 à 30 ans. À l’inverse, certains pays imposent un âge maximum plus bas, comme l’Afrique du Sud, où les candidats doivent avoir entre 18 et 24 ans.
Fille Au Pair vs Garçon Au Pair : Spécificités liées au genre
En théorie, l’expérience Au Pair est ouverte aux candidats des deux sexes. Dans la pratique, les garçons rencontrent souvent plus de difficultés à être placés. En effet, la majorité des familles d’accueil recherchent généralement une fille Au Pair. Cette tendance réduit donc les opportunités pour les profils masculins.
Même lorsque les garçons sont encouragés à postuler, leur trouver une famille d’accueil demande généralement plus de temps. Pour optimiser les chances de partir Au Pair, il est possible d’identifier les familles ouvertes à accueillir des candidats masculins en utilisant les filtres de certaines plateformes. Il faut savoir, par ailleurs que certaines plateformes n’acceptent les garçons qu’à condition qu’ils aient déjà trouvé une famille d’accueil, et ce afin de leur éviter d’attendre indéfiniment… pour n’être, au final, choisi par aucune famille. Les témoignages et les conseils pratiques d’anciens participants garçons constituent une source précieuse d’information.
Niveau de langue
L’expression linguistique du pays d’accueil – et de la famille – doit être différente de celle de l’Au Pair. Toutefois, la maîtrise nécessaire pour travailler à l’étranger dans ce cadre précis diffère selon le pays d’accueil et les attentes des familles.
Une attestation justifiant une connaissance minimale de la langue peut être exigée, mais dans certains cas, une simple évaluation orale suffit. Certains pays imposent une certification officielle attestant d’un niveau de base, comme l’Allemagne pour l’allemand. Il en va de même pour la Suède où une preuve de compétence en suédois ou en anglais est requise. À l’inverse, certains pays adoptent une approche plus souple. Aux Pays-Bas et en Norvège, les candidats n’ont pas aucune certification linguistique à fournir.
Cependant, ne pas parler la langue locale – ou à minima l’anglais – peut compliquer la communication avec les enfants et rendre l’adaptation plus difficile.
Expérience en garde d’enfants
Pour postuler en tant qu’Au Pair, une expérience préalable avec les enfants est indispensable. Babysitting, animation, soutien scolaire ou stage en crèche sont autant de références qui peuvent être avancées et qui valorisent la candidature.
Certains pays fixent des exigences plus strictes, notamment pour la garde des plus jeunes. Aux États-Unis, il faut justifier de 200 heures d’expérience pour s’occuper des tout-petits (moins de 2 ans). En Norvège, un diplôme en petite enfance est requis pour encadrer des nourrissons (jusqu’à 3 ans).
Formalités administratives & Impératifs réglementaires
Les formalités relatives aux séjours Au Pair à l’étranger dépendent de la nationalité des candidats et des impératifs réglementaires de chaque pays d’accueil. Les ressortissants de l’UE bénéficient par exemple de démarches simplifiées en Europe, alors qu’un visa reste obligatoire pour les États-Unis ou l’Australie.
En toute logique, la présentation d’un extrait de casier judiciaire vierge est une procédure standard visant à garantir la sûreté des mineurs confiés à l’Au Pair.
Il est également important de noter qu’une assurance santé adaptée est souvent requise. Elle peut être prise en charge par la famille ou, le cas échéant, par l’organisme en charge de l’organisation du séjour.
Permis de conduire
Le permis de conduire est un atout pour trouver une famille d’accueil en tant qu’Au Pair, mais son utilité diffère en fonction du contexte.
En milieu urbain, où les transports en commun sont efficaces, le fait d’avoir le permis paraît moins essentiel, mais peut rester un avantage selon les besoins des parents. Parfois, il peut s’avérer indispensable pour assurer les déplacements scolaires, accompagner les enfants à leurs activités ou se rendre à des rendez-vous médicaux. Dans certains pays, il s’agit même d’une exigence formelle. Aux États-Unis, par exemple, l’obtention du visa J-1 dans le cadre du séjour Au Pair est conditionnée (à quelques rares exceptions près) à la possession d’un permis de conduire valide.
Enfin, même lorsqu’il n’est pas obligatoire, de nombreux parents le considèrent comme primordial. En effet, il garantit une certaine autonomie de l’Au Pair et offre une flexibilité précieuse au quotidien. Le fait d’avoir ou non un permis devient alors un critère de sélection.
Les qualités essentielles pour devenir Au Pair
Au-delà des conditions d’admissibilité, la réussite d’un séjour Au Pair repose avant tout sur une profonde motivation pour l’expérience et sur les qualités personnelles de la candidate. Un véritable intérêt pour le bien-être et l’éveil des enfants est, bien évidemment, essentiel. Cette fonction exige également une bonne santé physique et mentale pour gérer les exigences du quotidien.
La créativité est un atout apprécié, car elle permet d’organiser des activités adaptées à l’âge des enfants et de proposer des moments ludiques et éducatifs. Encadrer des enfants implique aussi une planification équilibrée : alterner jeux et temps calmes, respecter leurs besoins et le rythme de la famille. Rigueur et créativité rassurent les parents sur la capacité de l’Au Pair à s’impliquer activement auprès d’eux.
La diversité des méthodes d’éducation est une réalité, directement liée à la façon de concevoir l’enfant et d’appréhender son développement ; ces méthodes varient considérablement d’un pays à l’autre. Influencées par les normes culturelles et les règles familiales, les approches éducatives se déclinent en un large éventail de possibilités.
Certaines familles privilégient l’autonomie et la liberté, laissant l’enfant explorer et apprendre à son propre rythme. D’autres optent pour un cadre structuré, voire très strict, avec des règles précises et des attentes claires. Enfin, certaines familles adoptent une approche équilibrée, combinant autonomie et encadrement, en fonction des besoins et de la personnalité de l’enfant. Dans ce contexte, la tolérance, l’ouverture d’esprit et la capacité d’adaptation sont indispensables pour trouver sa place et établir une relation harmonieuse.
S’assurer d’avoir le bon profil pour devenir au pair est une première étape. Cependant, chaque pays impose des règles spécifiques qui influencent les formalités et les modalités d’accueil. En effet, si le statut Au Pair implique une participation et une rémunération, il repose principalement sur un échange et une expérience de vie.
On dépasse donc, et autrement dit, le cadre d’un emploi au sens strict du terme. Dès lors, prendre le temps d’analyser les différentes options s’avère fondamental pour identifier la destination et les conditions les plus alignées sur ses attentes.
Question N° 2 : Où partir Au Pair ?
Le choix du pays d’accueil repose sur plusieurs éléments. La langue, la culture et le budget sont des facteurs déterminants. Mais les conditions du séjour et la réglementation ont également un impact majeur sur cette décision. Certains pays proposent un programme officiel avec des règles bien définies, tandis que d’autres fonctionnent sur la base d’un accord direct entre l’Au Pair et la famille.
Les destinations avec un programme Au Pair dédié
Les programmes supervisés par le gouvernement garantissent des conditions claires aux participants.
Aux États-Unis, le placement en famille d’accueil est exclusivement supervisé par des agences officielles. Désignés par le terme « sponsors« , elles sont agréées par le Département d’État. Ce cadre réglementaire rigoureux encadre tous les aspects du séjour. Un accompagnement continu assure le bon déroulement de l’expérience sur place. Il garantit ainsi une sécurité contractuelle claire et définie pour la famille comme pour l’Au Pair. Cela induit, par ailleurs, une grande clarté budgétaire pour les deux parties.
Avec l’Amérique Au Pair, par exemple, en plus de la rémunération hebdomadaire, le logement, les repas et le voyage aller-retour depuis la France jusqu’au lieu de résidence de la famille d’accueil sont intégralement pris en charge.
En prime, des cours délivrés en anglais par des « Accredited Institution of Higher Learning » sont inclus. Organisés au sein de campus universitaires ou de toute autre institution d’éducation accréditée, ils proposent une découverte approfondie de la langue ou de la culture américaine : U.S. History, U.S. Government, U.S. Arts, American Geography, American Cinema, American Literature…
À l’échelle européenne, plusieurs législations reposent sur des principes analogues. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Norvège ou en Suisse, des règles précises encadrent les conditions d’exercice. Elles couvrent généralement des aspects tels que la durée du contrat, le temps travail, le montant minimum de la rémunération, l’hébergement et le suivi de cours de langue.
Cette approche structurée apporte des garanties aux jeunes Au Pairs et aux familles. Parce qu’elle permette de limiter les démarches et de réduire les imprévus, cette approche favorisent du même coup considérablement la réussite du séjour.
Les pays sans réglementation officielle pour les séjours Au Pair
Contrairement à une idée reçue, il n’existe pas de cadre international standardisé pour les séjours Au Pair. Dans de nombreux pays, les conditions sont fixées directement entre l’Au Pair et la famille, sans intervention d’un organisme officiel.
Cette souplesse est particulièrement de mise en Europe, puisque l’absence de visa pour les ressortissants de l’UE simplifie les démarches. En Irlande, en Espagne ou en Italie, les parents déterminent librement les modalités d’accueil, en concertation avec leur Au Pair.
À l’international, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande adoptent une pratique similaire. Ces pays autorisent le travail Au Pair via le visa Vacances-Travail (PVT), laissant aux familles et aux jeunes la responsabilité de gérer l’intégralité du séjour.
Si de multiples critères influencent le choix d’une destination, l’encadrement et la réglementation demeurent des éléments déterminants. Ils régissent les modalités du séjour et orientent le processus de mise en relation avec une famille d’accueil. Les analyser en amont facilite la préparation et limite les complications.
Bon à savoir : L’absence de programme officiel a aussi un impact budgétaire sur le projet. Selon le pays d’accueil, les frais de voyage, l’assurance et le visa peuvent être à la charge de l’Au Pair.
Question N° 3 : Comment organiser son séjour Au Pair ?
Une fois le pays choisi et les conditions définies, il reste à concrétiser le projet. Quel est le bon moment pour partir à l’étranger et vivre l’aventure Au Pair ? Après l’obtention du bac ou à l’issue d’un parcours universitaire ? Quelles sont les options pour trouver une famille d’accueil ? Ces aspects influencent directement l’expérience. Une réflexion en amont permet d’organiser son départ sereinement. Cette préparation facilite l’adaptation et assure une transition fluide vers cette nouvelle vie.
Définir le bon timing pour partir Au Pair
Le choix du moment idéal pour un séjour Au Pair est intrinsèquement lié à votre parcours et à vos objectifs personnels :
- Un étudiant en année de césure planifiera son projet en fonction de son calendrier universitaire, pour assurer une reprise fluide.
- Un jeune diplômé bénéficiera d’une plus grande flexibilité pour se rendre disponible en fonction des opportunités.
- Un actif en quête de renouveau privilégiera une période coïncidant avec la fin d’un contrat ou une transition professionnelle.
La planification d’un séjour Au Pair requiert la prise en compte du temps nécessaire pour trouver une famille d’accueil. Bien que la rentrée scolaire soit une période de pointe, les départs sont possibles à tout moment. Les placements estivaux sont fréquents, mais dépendent de la rapidité avec laquelle le « bon matching » est réalisé. Dans tous les cas, anticiper les démarches 6 à 9 mois à l’avance est recommandé pour maximiser ses chances. Ce délai permet de gérer le processus de placement, les formalités administratives et, selon la destination, l’obtention d’un visa.
Le bon timing dépend aussi du temps que vous êtes prêt à consacrer à cette expérience. Dans certains pays, une durée d’engagement minimale est parfois exigée. En règle générale, un séjour Au Pair dure un an. La période initiale peut également être prolongée selon les opportunités et les règles du pays d’accueil.
Si des séjours plus courts existent, ils laissent souvent trop peu de temps pour s’immerger pleinement dans une nouvelle culture, progresser dans la langue et prendre ses marques au quotidien. L’adaptation et l’apprentissage se construisent sur le long terme, et quelques mois ne permettent pas toujours de vivre l’expérience dans toute sa richesse.
Mais au-delà de l’organisation, le moment idéal pour partir Au Pair dépend aussi de vous et de votre état d’esprit. Êtes-vous prêt à vous adapter à un nouveau mode de vie, à des règles différentes ? Serez-vous en mesure d’assumer des responsabilités avec sérieux, autonomie et flexibilité ? Saurez-vous faire face à la solitude, gérer le stress et rebondir en cas de difficultés ?
Un séjour Au Pair demande de la réactivité, de l’indépendance et une attitude affirmée au quotidien. Avant de vous lancer, prenez le temps de vous demander si c’est le bon moment « pour vous » et si ce projet s’inscrit idéalement dans votre parcours actuel.
Notre conseil : Dans le cadre de la préparation de votre projet Au Pair, il est vivement recommandé de rechercher des témoignages d’anciens Au Pairs. Privilégiez les récits authentiques et sincères, c’est-à-dire ceux qui présentent toute la complexité de cette aventure, plutôt que des versions idéalisées.
Trouver une famille d’accueil pour un séjour Au Pair
Le placement en famille d’accueil est une étape décisive d’un séjour Au Pair. Il conditionne non seulement l’adaptation au quotidien, mais bien au-delà encore, la qualité générale de l’expérience. Selon la destination, l’approche peut être plus ou moins encadrée, influençant ainsi les démarches à suivre.
Dans les pays qui ont mis en place un programme officiel, les familles d’accueil sont sélectionnées par des partenaires agréés. Cette approche garantit un processus sécurisé de A à Z. Après avoir consulté les dossiers, les parents prennent contact avec les candidats retenus. Généralement, plusieurs entretiens sont organisés avant que ne soit conclu un accord entre les deux parties pour un placement définitif.
Ailleurs, en l’absence de réglementation stricte, la recherche repose davantage sur l’initiative du futur Au Pair. Les familles recrutent via des plateformes, des petites annonces ou les réseaux sociaux, ce qui impose une vigilance accrue. Vérifier les références, comparer plusieurs offres et échanger longuement avec les hôtes potentiels permet de limiter les mauvaises surprises et de repérer d’éventuelles « arnaques ».
Quel que soit le mode de mise en relation, l’élément clé reste la compatibilité entre les deux parties. Un bon placement repose sur une véritable découverte visant à mieux comprendre les attentes respectives. S’il est important d’éviter certaines erreurs lors de l’entretien avec la famille d’accueil, il est tout aussi essentiel de rester authentique. L’objectif est d’aborder la situation avec réalisme er de se dire franchement les choses, afin d’éviter toute idéalisation, tant pour l’Au Pair que pour la famille.
En conclusion, l’aventure Au Pair ne s’improvise pas. Les trois questions abordées dans cet article vous offrent un cadre pour structurer votre réflexion et identifier les points clés à ne pas négliger. Mais c’est l’objectivité de votre approche, votre rigueur et votre engagement personnel qui feront la différence et qui permettront d’assurer la réussite de votre projet.